43ème Chaire Quetelet, 2017



 

Louvain-la-Neuve Belgique, 29-30 novembre 2017

 

Centre de recherche en démographie

 

Appel à communications

 

Date limite de soumission  : 15 juin 2017



Les déplacements de populations ont atteint des niveaux sans précédent au niveau mondial. L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) estime qu’en 2015, plus de 65 millions de personnes, soit une personne sur 113, étaient déplacées de force en raison de conflits, de persécutions, de violence ou de violations des droits humains. Deux tiers (62%) de ces 65 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de leur pays, un tiers étaient réfugiées (21,3 millions) et 5% étaient des demandeurs d'asile, dont la procédure était en cours (3,2 million). Que ce soit comme pays de départ ou d’accueil, ce mouvement global concerne quasiment toutes les régions et pays, mais l’intensité des flux et les conditions d’accueil varient sensiblement dans le monde. Une grande majorité de réfugiés sont accueillis dans les pays en développement (86% des réfugiés pris en charge par l’UNHCR). L'Asie compte le plus grand nombre de personnes déplacées internes (29,4 millions), avec un grand nombre de personnes déplacées internes en Syrie et en Irak et de réfugiés au Pakistan, au Liban et en Iran. Dans les pays occidentaux, le nombre des réfugiés accueillis reste modeste, même si les populations réfugiées occupent une place importante dans l’opinion publique et les débats qui animent le monde politique. Les changements politiques récents survenus aux Etats-Unis ou dans certains pays de l’Union Européenne laissent penser que les conditions d’accès vont continuer à se restreindre et les contrôles aux frontières à se durcir dans les prochaines années. 

Dans ce contexte, les démographes et chercheurs en sciences sociales ont un rôle à jouer, notamment en estimant les flux de populations déplacées, en étudiant les trajectoires de vie de ces personnes déplacées, et en contribuant à l’amélioration de la qualité et de la comparabilité des statistiques relatives aux populations déplacées. Dans certains pays, comme en Belgique, il existe de riches bases de données administratives permettant de suivre les parcours administratifs des réfugiés. Dans d’autres pays, les estimations disponibles sur les effectifs de personnes déplacées et leurs caractéristiques restent basées sur des enregistrements partiels, issus de gouvernements ou d’ONG, de données de recensement ou d’enquêtes.  Globalement, au-delà de la mesure des stocks et des flux de populations, peu d’analyses portent spécifiquement sur les comportements démographiques des réfugiés et des personnes déplacées. 

C’est à l’analyse des flux et des comportements démographiques des populations réfugiées et déplacées que sera consacrée la Chaire Quetelet 2017. Les communications peuvent se centrer sur des questions tant d’ordre méthodologique (sources et qualité des données, méthodes d’échantillonnage et d’analyse) que d’ordre théorique ou explicatif. Elles peuvent être de nature comparative ou concerner une région, un pays,  ou une communauté spécifique, et s’appuyer sur des approches tant quantitatives que qualitatives. 

Les cinq grands axes retenus pour le colloque sont les suivants :

1 - Questions de données et méthodes
Dans un monde en mouvement, comment mesurer de manière fiable les migrations forcées ? Quelles sont les techniques de sondage les plus appropriées en l’absence, bien souvent, de base de sondage ? Quelle est la fiabilité des données de routine, telles que celles collectées dans les camps de réfugiés ? Quelle utilisation peut être faite des enquêtes par échantillon et des recensements ? Dans quelle mesure les naissances et décès sont-ils enregistrés dans les systèmes d’état civil des pays d’origine et d’accueil ? 

2 - Itinéraires migratoires
Au cours des années récentes, le nombre de personnes déplacées a connu une augmentation sensible. Cette hausse s’accompagne-t-elle de modifications des itinéraires migratoires des personnes concernées ? Le durcissement des conditions d’accès en Europe a-t-il encouragé le développement de nouveaux itinéraires ? Parmi les individus ayant acquis le statut de réfugié, quelle est la fréquence des migrations de retour ? Que sait-on des parcours migratoires des demandeurs d’asile déboutés ? 

3 – Santé des populations réfugiées et déplacées 
Quels sont les risques de décès encourus durant les déplacements de population ou dans les camps de réfugiés ? Dans quelle mesure les populations d’accueil et d’origine se différencient-elles des personnes déplacées en termes de santé, notamment de santé mentale ? Est-il possible de mettre en évidence des différentiels de mortalité, éventuellement par cause de décès, entre ces différentes populations ? 

4 – Impact des déplacements de force sur les familles et les couples 
Comment les déplacements forcés s’organisent-ils dans le temps et dans l’espace pour différents membres d’une même famille ? Quelles sont les interactions entre les parcours migratoires des réfugiés et la formation ou les ruptures d’unions ? Comment se passent les réunifications familiales dans le cadre de déplacements forcés ? Comment l’expérience du déplacement de force modifie-t-elle les intentions et les comportements en matière de fécondité ?    Quelles sont les conséquences des déplacements forcés sur le devenir des enfants (instruction, environnement familial, mariage précoce) ? 

 5 - Dispositifs légaux et trajectoires de vie 
Les dispositifs légaux relatifs à l’accueil des personnes déplacées sont en évolution constante, parfois de manière soudaine. Quelles sont les conséquences des changements du cadre légal sur les parcours de vie des réfugiés ? On s’intéressera ici tant aux conditions d’accès au territoire (notamment à travers les visas humanitaires), qu’aux droits des personnes déplacées.

  

Soumettre une communication à la Chaire Quetelet
En trois pages maximum, elles présenteront la problématique, les objectifs, le matériel et les outils utilisés. Elles sont à transmettre avant le 15 juin 2017 (chairequetelet@uclouvain.be) en vue de leur sélection par le comité scientifique. Les auteurs retenus en seront avertis avant le 30 juin 2017. Les textes des communications retenues devront parvenir par courrier électronique (chairequetelet@uclouvain.be) avant le 31 octobre. Ils seront mis en ligne sur le site internet du centre de recherche (www.uclouvain.be/demo) en format PDF.

 

Pour plus d'informations, voir : https://uclouvain.be/fr/instituts-recherche/iacchos/demo/chaire-quetele…